TPS150 : une défaite presque honorable

Cette semaine se déroulait un TPS150 dans un caz pas trop loin, étant dire que j’étais dessus et pour une fois calme, étant allé bosser plus tôt ce qui me permit d’avoir plus de temps entre la rentrée du boulot et le début du tournoi. Tournoi toujours avec 30k jetons, niveaux de 30 min, paliers normaux (pas de 25-50, pas de 250-500, mais un 500-1000), buy in : 150, comme son nom l’indique. Je décide pour la première fois de ma vie de changer radicalement mon body language et ma vitesse de jeu. D’habitude je suis un joueur plutôt rapide, mes décisions sont prises rapidement, ma position est celle qui m’est le plus confortable au moment donné. Cette fois j’avais décidé de suivre une routine corporelle et temporelle à chaque fois que j’entrais dans un coup et pour toutes les décisions qui suivaient. Je me retrouve à  une table où je connais 4 joueurs sur 9 : 2 papys, l’un ultra loose préflop et ultra serré post, et l’autre ultra loose passif tout court (LOP). Et 2 jeunes, l’un ultra maniaque (LAG) qui 3-bet tout ce qui lui plaît en position, et l’autre qui joue à peu près comme moi, tight-agressif (TAG).

Pas grand-chose à signaler jusqu’au niveau 150/300/25 où arrive ce coup : je limpe en small blind K9 de trèfle, et la Big blind check, on est 4 joueurs. Flop « plutôt favorable », T62 tout à trèfle, on floppe les quasi nuts, je check, LOP fait 1200, call par le bouton et je relance à 3200, payé par le bouton. Là sa range c’est : nuts en trap, set ou l’as de trèfle seul . Le Turn est un As de carreau que je barrel à 5300, toujours payé. La river est en mi-teinte, c’est l’As de pique. Donc pas de quatrième trèfle, mais board pairé. Je décide qu’il y a encore de la value à extraire de l’as de trèfle, je mise 7600 et suis payé par l’as de trèfle, un plan sans accroc.  Je monte à 45k, je grinde en sacochant les papys passifs, et je pique aux alentours de 65k sur 600/1200/200. Et évidemment quand papa a un gros stack en mid-game, qu’il est chip de la table, il décide de faire des moves hasardeux. Un exemple ? oh facile : raise à 3k  en middle position (MP) du joueur contre qui j’ai fait couleur ci-dessus, papa découvre AThh…hop je 3-bet à 7800, sauf que….sauf que…..MP a que 16k qu’il m’envoie après un long tank. On paye et on découvre TT, c’était « comment livrer 15k à qqun qui en demandait pas tant ». Du coup je me retrouve obligé de resserrer comme un âne, le manque de jeu et l’arrivée de quelques gros stacks bien looses à la table aidant.

Je me retrouve au début du dernier niveau de la journée, 1500/3000/400 avec qqch comme 40k. Là je me dis que ça me pompe de revenir deux jours après jouer un day 2 avec 10bb, alors je me mets au mode livraison, qui se fera sur un seul coup (attention ceci est réalisé par un professionnel du spew, ne tentez pas cela chez vous) : je relance 7500 avec un incroyable 6h2d, autant dire un monstre. Suis payé pour la première fois de la journée par TAG avec qui j’ai discuté toute la soirée, et un mec pas mauvais en Big Blind. Flop Th3h2c, je c-bet à 11k et me fait snap shover la courge par TAG, BB fold après un long tank. Je tank, tank, me dit que c’est probable de faire cela avec les cœurs max, et que je serai en flip si c’est le cas . Bon il me reste 22k si je fold, ça me gave c’est 1h45 un jeudi matin, allez payé on verra bien. Bah Papa a bien vu, et surtout a bien compris son erreur quand TAG a retourné Ah2h……3 outs au flop (ouf j’ai le 6h, sinon ce serait que 2 outs !) c’est rarement suffisant, et je sortirai donc aux alentours de la 60^ème place sur 120 entrants. Le temps de rentrer et de se coucher, une petite nuit de 5h m’attendait.